Mele e Oliu di Corsica
Nous revenons chargés de miels, d’huiles d’olive et de noisette.
A l’image de son peuple, les produits fabriqués en Corse ont une identité forte et une typicité qui s’exprime grâce à un terroir particulier constitué d’essences de plantes sauvages et endémiques.
Du maquis ensoleillé à l’ombre des châtaigniers se décline une gamme variétale de miels selon la saison, l’altitude et la situation géographique où il a été récolté.
Concernant l’apiculture, elle existe sur l’île depuis l’Antiquité. La mise en place de l’AOC puis de l’AOP ont permis depuis peu la reconnaissance et la protection de ces productions qui allient technicité et adaptation au terroir.
Après la création de la première association de défense et de promotion du miel Corse dans les années 70 « U Bugnu Corsu », Marie-Jo Battesti parvient à caractériser l’abeille écotype Corse par analyses polliniques. En 1982 est pris un arrêté interdisant « l’introduction en Corse de reines d’abeilles, de colonies et de matériel apicoles en provenance de France continentale ».
1991, création du syndicat régional de défense et de promotion de la qualité du miel Corse.
1993, Philippe Orsoni-Buisset qui fédère les apiculteurs, dépose un dossier de demande à l’institut National des Appellations d’Origine (INAO).
Le 30 janvier 1998, l’AOC « Miel de Corse-Mele di Corsica » est obtenu par décret. Le syndicat porte alors le nom de Syndicat AOC « Miel de Corse-Mele di Corsica ».
En 2000, l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) a été obtenu. La protection est désormais européenne. Pour en bénéficier le miel doit correspondre à une analyse pollinique spécifique, contenir moins de 18% d’eau (19% pour le miel de châtaignier), une teneur en hydroxy-méthyl-furtural (HMF) inférieure ou égale à 10mg/kg (miel de maquis de printemps inférieure à 12mg/kg).
A la dégustation, le miel ne doit pas avoir d’odeur ou de goût parasites et être exempt d’impuretés supérieur à un dixième de millimètre.
Ce sont les miels de Jean Mary que nous vous proposons.

Jean Mary
Installé depuis 1977 sur le terrain de sa grand mère au dessus de Moriani au milieu du maquis à deux pas de la mer, Jean à participé à la mise en place de l’AOC en 1998 et à la formation de nombreux jeunes apiculteurs en activité aujourd’hui.
Tout au long de l’année ce passionné déplace ses 250 ruches des clémentiniers du bord de mer aux châtaigniers des montagnes en passant par le maquis sauvage, en suivant les floraisons.
Le miel maquis de printemps : Ambré, goût caramel cacao sans amertume ni acidité. Récolté d’avril à mai dans le maquis de la mer à la montagne. On y retrouve les pollens des asphodèles, de la bruyère blanche, de la lavande maritime et du genêt.
Le miel de châtaigneraie : Ambré et tannique, il est légèrement amer. Récolté de juin à juillet en moyenne montagne. Les pollens de châtaigniers s’associent généralement aux ronces, à la clématite, aux anthyllis, aux genêts et à la népita.
Le miel de printemps ou de clémentinier : Clair et fruité, aux notes florales et sans acidité. Récolté d’avril à mai sur le littoral en plaine ou dans les vergers des basses vallées. Les pollens des clémentiniers sont généralement associés aux mimosas et aux églantiers
Le miellat : Foncé et intense, au goût malté et de fruits secs. Récolté de mai à septembre sur le littoral, les bois et le maquis. On retrouve le pollen des cistes, des chênes et des eucalyptus. Mais il est très rare aujourd’hui de récolter ce miel différent du miel de nectar qui demande l’intervention d’insectes piqueurs-suceurs en voie de disparition dans la nature (pucerons, pyslles, aleurodes, cochenilles). Ces insectes piquent la partie tendre des végétaux dont ils prélèvent l’azote et rejettent une matière sucrée qu’ils ne digèrent pas. Les abeilles récupèrent alors cette matière qu’elles emportent dans leur ruche pour la transformer en miel.
Le vinaigre de miel : Sur le principe de l’hydromel, la boisson des dieux, Jean réalise un vinaigre de miel fait d’eau et de miel, et d’un secret de fermentation.
Pour les huiles d’olive et de noisette c’est à Raphaëlle que nous avons rendu visite.

Raphaëlle
Enfant, Raphaëlle passe toutes ses vacances à Cervione, ville natale de sa mère. Adulte c’est là qu’elle voudra vivre. Elle rencontre son mari, producteur d’agrumes et de kiwi, et décide de cultiver ses oliviers et ses noisetiers dans le respect d’une tradition qui donnera ses lettres de noblesse à ses produits, sans traitements phytosanitaires et sans engrais chimiques. La qualité et la typicité de l’huile d’olive et de noisette de Corse-Oliu di Corsica, sont reconnues par une Appellation d’Origine Protégée. Raphaëlle produit une huile d’olive issues de la récolte des fruits directement sur l’arbre, plus fraîche que l’huile issue de la récolte par chute sur filets qui sera plus douce. En 2017 l’huile d’olive de Raphaëlle a reçu deux médailles d’or. De la même manière Raphaëlle produit une huile de noisette à partir de fruits de bouche de première qualité (correspondant à l’IGP (indication d’origine protégée) « noisette de Cervione-Nuciola », qui correspond à la variété fertile de coutard), destinés généralement à la production du praliné et à la fabrication des chocolats. Grâce à leur maturité sur l’arbre, les fruits seront naturellement imprégnés des parfums du terroir. Les fleurs du maquis, des vergers, des forets, du littoral et de la montagne en passant par les vallées et les lits des rivières. Selon les variétés et leurs associations les arômes se révèlent.
Quelques chiffres.
Superficie de l’Ile : 870 000 hectares. 320 000 habitants (37 habitants au km2), soit 0,5% de la population Française.
2 100 hectares d’oliviers.160 hectares de noisetiers.
Sources : agriculture.gouv.fr
Texte et photographies
Orélie Grimaldi